5 novembre 2008

Un mois déjà ...

A l’exception d’une petite poignée de privilégiés, je vous ai laissé sans nouvelle depuis quelque temps mais pas d’inquiétude à avoir, tout se passe toujours aussi bien sous le soleil de Dajabon !

Je vous prépare un article sur la frontière qui n’attend plus, pour être finalisé, que mon passage del otro lado del rio, en Haïti,  afin que je puisse réellement vous relater ce qui se passe ici dans cette partie du pays où coexistent 3 cultures : la dominicaine, l’haïtienne et la frontalière.

Mon stage au Centro Puente suit son cours. Je me suis résolue à me passer d’une quelconque planification de mes tâches, lesquelles ne sont d’ailleurs pas définies de façon très claire non plus. J’avance donc pas à pas, au gré de ce qu’on sollicite de moi, au gré des réunions auxquelles j’assiste, qui me permettent d’appréhender de mieux en mieux la réalité de cette région, des rencontres, des visites, qui revêtent la majorité du temps un caractère binational, des initiatives que j’essaye parfois d’insuffler sans jamais rien imposer, de la formation en droits de l’homme que je suis, des cours de kreyol ak Madamn Monik (il y a encore des progrès à faire mais je parviens déjà à me faire comprendre… les comprendre, par contre là, c’est autre bagay)… J’appuye Marie quand elle a besoin de moi ainsi que les coopérants de Volens, quand ils ont besoin d’un support en français à destination d’Haïti. J’ai la chance également de pouvoir profiter d’une formation organisée par Volens pour ses coopérants…à laquelle je pars actuellement (je vous écris depuis le bus qui m’emmène à la capitale !).

J’accumule donc les découvertes, les expériences, j’observe, je sens, je vis avec le Centro, les gens qui y travaillent, les enfants (limpia botas) qui passent s’y reposer, boire de l’eau ou jouer, les  femmes du marché, la petite madame qui lave mon linge (Telma), nos voisins qui tiennent l’épicerie d’en face (Juana et Tito), les autres coopérants, le personnel local des ONGS et institutions que je fréquent … tous ces gens qui rendent l’expérience encore plus riche et qui m’en apprennent chaque jour davantage.

Une fois qu’on a réussi à mettre de côté notre vilaine tendance à vouloir à tout prix agir, atteindre des objectifs, obtenir des résultats, le plus vite possible, le plus efficacement possible, et qu’on se concentre sur le chemin que la population bénéficiaire à laquelle on est venu donner notre appui, suit, à son propre rythme, l’expérience prend une autre dimension ! Il faudrait bien plus de temps pour passer à l’étape de réalisation, temps dont je ne dispose précisément pas (à mon grand regret). Plutôt que de me fixer des objectifs inatteignables en moins de trois mois, je préfère donc me concentrer sur ce que je suis venue faire ici : m’immerger ! Et si au passage, je peux réaliser l’une ou l’autre chose, ce sera tout bénéf ! En attendant, je m’immerge donc, à fond, et croyez-moi, j’aime vraiment cela !

D’un autre côté, il y la vie ne dehors du Centro qui n’est pas désagréable non plus … mes soirs de semaines, parfois tranquilles : cuisine, lecture, petit film ; parfois plus divertissants : partie de billard ou de domino, petit verre entre potes, sur la terrasse ou dans un bar. Quant aux week end, ils sont rythmés non seulement de bachata et de merengue mais également d’escapades hors du bruit de Dajabon, à la mer ou à la campagne, depuis quelques week end, avec toujours au moins deux acolytes québécois, vous l’aurez sans doute constaté en regardant mes photos… La combinaison Belgique-Québec, certainement très drôle à écouter pour un français, est ma foi assez bonne quand il s’agit de savoir faire la fête et de profiter des choses de la vie.

Je vous ai d’ailleurs concocté un petit reportage photos mettant en scène Carl, l’un des chercheurs d’Or, en plein travail, dans la région de Restauracion où ils creusent, segmentent, marquent, forent, prélèvent, analysent, établissent des profils géologiques, et font encore bien d’autres choses étranges à mes yeux…

Le temps est donc au beau fixe ici en RD! A Hong Kong, par contre, la tempête (financière) fait rage,… Heureusement qu’un arc en ciel nommé skype relie quasi quotidiennement ces deux points opposés du globe pour nous permettre de partager nos expériences respectives …  

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