8 octobre 2008

Mon projet

Depuis quelques années maintenant, les questions se bousculent dans ma tête quant à ce que je veux faire de ma vie professionnelle, quant au sens que cette vie professionnelle doit revêtir pour moi, quant à mon utilité, quant à mon épanouissement professionnel … vastes questions n’est-ce pas ?! La réorientation du barreau vers le domaine de la coopération internationale que j’ai opérée il y a deux ans, à notre retour d’Amérique du Sud, me convient parfaitement au niveau du secteur d’activités mais dans le secteur privé… cela ne me semble pas toujours très cohérent, outre le fait que je travaille dans l’international mais derrière mon pc, à Bruxelles, loin des projets, loin du terrain. Pour évoluer dans ce secteur et me rapprocher davantage de valeurs dans lesquelles je me retrouve, il n’y a malheureusement pas de secret, il faut partir ! Pas de souci (si ce n’est celui de quitter mon amoureux …), c’était justement ce que je voulais faire depuis notre retour de voyage !

Restait donc à trouver un moyen de partir, une ONG avec laquelle partir (et ce alors qu’à part une mini expérience de volontariat en Bolivie, durant un mois au Centro Intercultural Circo Infantil, je n’ai aucune expérience de terrain et une expertise encore trop jeune pour pouvoir être valorisée). Je souhaitais par ailleurs trouver quelque chose de relativement court, vu qu’il s’agissait de ma première vraie expérience de terrain, sans savoir si cela me plairait, et évidemment, pour ne pas être séparée trop longtemps de mon chéri.

Ce fut chose faite, en mars, lorsque lors de ma consultation hebdomadaire du site d’acodev, j’ai repéré l’annonce de Volens pour un stage d’immersion sur projet. Un fois le dossier rempli, les projets classés dans l’ordre de préférence, les choses se sont passées très vite : acceptation de ma candidature, réunion d’information, demande de congé sans solde au boulot (là, cela a été un peu plus laborieux…), we de formation, choix du projet indiqué en tête de liste confirmé et zou, tout était bouclé !

Le projet de mon choix est donc celui de Centro Puente, à Dajabon, République Dominicaine. Dajabon se situe à la frontière nord entre la Rép. Dom. et Haïti. Les deux communautés se côtoyent donc en permanence et plus particulièrement deux fois par semaine, à l’occasion du marché binational qui se tient du côté dominicain.

Vous connaissez sans doute la situation difficile d’Haïti, non seulement au niveau de sa vulnérabilité aux catastrophes naturelles (cyclones, ouragans, etc) mais également au niveau politique, social et économique (le pays est non seulement le plus pauvre d’Amérique latine mais également un des plus pauvres au monde). On a d’ailleurs coutume de considérer que lorsque l’on passe la frontière entre les deux pays, l’on passe de l’Amérique latine à l’Afrique… Ce déséquilibre entre les deux pays partageant pourtant la même île, le même passé colonial, ainsi que les différences les caractérisant, notamment physiquement et au niveau de la langue parlée, créent un climat de tension entre les populations, de racisme, d’exploitation et d’abus en tous genres.

Le Centro Puente, comme son nom l’indique, essaye donc de créer un pont entre les deux communautés (son pendant existe d’ailleurs de l’autre côté de la frontière, le Sant Pon) et, de par ses différentes initiatives, de rendre les relations entre haïtiens et dominicains plus harmonieuses et plus justes.

Et moi là dedans, que vais-je faire ??? Et bien, je vais appuyer la juriste du Centro dans son travail et plus particulièrement dans le cadre des projets que le Centro essaye de développer pour lutter contre les abus commis contre les droits des femmes qui effectuent un travail domestique (les femmes de ménage quoi, profession assez rependue et constamment abusée), ainsi que contre les droits de vendeuses sur le marché binational, soumise à des taxations abusives et abus en tous genres, notamment de la part de la milice frontalière.

Voilà ce que je j’en sais et ce que je peux vous en dire pour l’instant. Ces informations seront complétées, amendées, corrigées, au fur et à mesure que je prendrai le pouls de la réalité qui se cache derrière ces mots.

4 commentaires:

Chouky a dit…

Bravo ma puce! Je suis en admiration devant ton boulot! Franchement, chapeau!
J'ai hâte de lire la suite de tes aventures!

Gros bisous,
Chouky (alias Maïté Harnould)

Pitou et Martine a dit…

Coucou petite belle fille,

Que c'est passionnant tout ça. Surtout que je n'ai jamais mis les pieds, ni à Haïti, ni en République Dominicaine. En effet, je crois qu'il faut beaucoup de patience dans ces pays. Donc.... courage et patience !

De tous gros bisous et je suis impatiente de lire la suite.

Bon week-end,

Martine

edith a dit…

J'ai vraiment flashé sur tes photos noir et blanc,elles sont tout simplement splendides!Merci de nous faire partager tout ça,ma fille!Mam qui te serre fort ds ses bras.

Nickel a dit…

Ca pour un beau début, c'est un super début !
C'est vraiment génial d'avoir de tes nouvelles par le biais de ton super blog. Cela permet aussi de 'voyager' un peu avec toi, même bloqué derrière un ordinateur dans le NORD!!!

Bon courage et beaucoup de patience pour la suite...

Biz,
N