8 octobre 2008

Premières Impressions

Voilà plus d’une semaine que je suis ici, à Dajabon, à la frontière entre la Rép. Dom. et Haïti, il est donc grand temps de vous faire part de mes premières impressions.

Je m’attendais à débarquer dans une ville frontière à l’ambiance un peu glauque et sordide, je suis donc agréablement surprise par Dajabon, qui est en réalité un gros village, avec ses personnages connus et/ou reconnus, ses petites épiceries ou colmados à chaque coin de rue, son super marché, sa pompe Texaco, à côté de laquelle a ouvert un des endroits les plus « tendance » de la ville : le café Beller, du nom de la famille qui possède tout ou presque ici … Ses fêtes patronales aussi, célébrées depuis mon arrivée, avec élection de la Miss des  patronales, toute de brillants et paillettes vêtue, concerts tous les soirs, « attractions » de type « grand roue » et balancelles (héritages d’une autre époque, je vous assure, ça fait peur !), sa musique tonitruante, ses bières Presidente, son rhum Brugal (pas le meilleur mais il se laisse boire avec un glaçon, un peu de sucre de canne et de citron vert … ça vous donne envie hein ?!) et, en conséquence, ses borachitos en fin de soirée. La « ville » est donc en ébullition depuis une semaine et c’est franchement amusant !

Dajabon, c’est aussi le marché binational du lundi et du vendredi, à l’occasion duquel les vendeurs haïtiens et dominicains débarquent en nombre pour vendre fruits & légumes, vêtements & chaussures, batteries de cuisines, chaises en plastiques ainsi que toute une série d’autres choses plus ou moins utiles … les acheteurs se bousculent, les haïtiens font des allers-retours incessants entre la RP et Haïti, amenant les marchandises, en ramenant d’autres, tout cela générant une effervescence proche de celle d’une fourmilière.

Il y a donc de l’activité dans cette ville frontière, et ce n’est pas pour me déplaire.

J’habite avec Marie, la coopérante belge de Volens, qui est ici pour 2 ans et demi. Elle m’accueille dans son appartement, situé aux « portes » du marché et à, à peine 5 minutes du Centro Puente où nous travaillons toutes les deux. C’est assez commode et bien fichu, je n’ai pas à me plaindre, loin de là ! D’autres coopérant(e)s (Paola – Argentine ; Miguel Angel – RD ; Virginia – Espagne) tous très sympas et bien festifs habitent également dans la même rue, ce qui laisse présager de bonnes soirées.

L’accueil fut également très chaleureux au Centro Puente, où je me sens déjà presque comme chez moi au milieu de Gloria (l’intendante), Marilis (la juriste), Magdalena (la responsable de la boutique d’artisanat), Antonio (qui s’occupe des enfants haïtiens), Miguel Angel (coopérant Progesio), Arcadio (le coordinateur) et Marie… Il manque juste parfois une place pour que je puisse m’installer et travailler mais on s’organise, et on fait avec les moyens du bord. Les lignes de ma mission se dessinent doucement, au gré du temps que Marilis a à me consacrer et du matériel dont je dispose. En attendant, j’observe, je rencontre du monde, j’écoute, je pose des questions pour essayer de comprendre ce qu’on attend de moi et ce qui est réalisable en 3 mois. Il faut de la patience, ce qui n’est pas ma plus grande qualité mais je suis là pour apprendre, cela, entre autres choses qui font partie de la vie de coopérant.

Je pourrais également vous faire part de mes impressions sur le contraste entre dominicains et haïtiens, sur les injustices et les abus dont ces derniers sont victimes, sur leur misère (que je constate déjà de ce côté-ci de la frontière et qui doit être bien pire encore de l’autre côté), sur les différents projets des ONGs qui agissent dans la région, etc mais je préfère laisser cela pour plus tard, afin que mon œil critique s’affine, que mes informations se complètent.

En bref, pour terminer ce deuxième message, voici quand même quelques caractéristiques communes aux dominicains :

-le dominicain (homme comme femme) est ventru

-le dominicain aime mettre la musique à fond la caisse pour que tout le monde partage sa passion pour la bachata ou le merengue, et ce à toute heure du jour ou de la nuit

-le dominicain ne se déplace jamais à pied … il préfère enfourcher sa moto, même pour faire 10 m et trouve étrange que tu marches 4 blocs d’affilée, sans t’arrêter

-le dominicain est mateur et émet un petit bruit entre le psssst et le tsssssst pour attirer l’attention de la fille qu’il reluque, sans aucune gène

-le dominicain boit beaucoup de rhum et de bière, du lundi au dimanche, sans discontinuer

-le dominicain n’aime pas être seul, et ne comprend pas que tu aimes, toi, être parfois seul(e) ou juste un peu à l’écart du monde

-une qualité, quand même, le dominicain est souriant, chaleureux et accueillant … les petits noms dont ils m’affublent allant de mi amor, querida, linda, guapa, bella, preciosa à Sarita sont tous plus adorables les uns que les autres !

La suite au prochain épisode...

2 commentaires:

Chouky a dit…

C'est tellement vrai tout ce que tu dis sur les dominicains! rire!
J'y suis allée en République Dom, il y a presque 10 ans. J'imagine que ça a bien changé, mais j'ai aimé me mêler aux habitants, parler avec eux, sourire et danser le merengue!

Leur positive-attitude est à prendre en exemple, surtout quand on voit souvent la misère dans laquelle ils vivent...

Evidemment, pour ma part, j'y suis allée dans le cadre des vacances, ce qui n'a absolument rien à voir avec ton boulot sur place et le peu de moyens dont tu disposes.

Ceci dit, je garde un excellent souvenir de la mentalité locale, des routes impraticables, des moyens de locomotion plus dangereux qu'autre chose, des boucheries où les viandes pendouillent au grand air... rire!

Je me souviens aussi du rhum, du cuba libre, du coco loco (tu y as goûté? Slurp!), des cigares de Sainto Domingo, du chanteur Elvis Crespo considéré comme THE vedette parmi toutes les autres!

J'attends la suite du récit avec impatience!
Gros bisous!

Chouky (Maïté)

Roulietta a dit…

Ouais ben qu'ils fassent bien gaffes tous ces dragueurs à deux balles héhéhé!!! Alors comme ça t'as jamais la paix? Hihihi je t'imaginais à une terrasse avec ton portable ou ton livre sur Madonna et un pti rhum bien sucré ou juste envie de te poser à regarder les gens et rêver. Et là...
pssst tssst ééééé guapa chica et bla bla bla... héhéhéhéhéhé, et toi avec ton grand sourire.. si si si si...

Grosse bise, montre-leur direct une bague genre alliance, Ju de Laeken