1 avril 2009

Au boulot !

Aussitôt arrivée, aussitôt dans le vif du sujet. Après avoir délimité le cadre générale du travail et quelques objectifs encore à préciser, les premières interviews ont commencé. Secrétariat d'Etat du Travail, de l'agriculture, des relations extérieures, ambassade d'Haïti. Me voilà donc partie, mon petite carnet sous le bras, à la conquête des différents ministères, passant d'un bureau à l'autre, d'un secrétaire à un directeur, d'un étage à l'autre, d'un département à un autre, en quête d'informations officielles, de données à analyser, à approfondir, à mettre en question ... prétextant un travail réalisé dans le cadre de mes études à l'université de Bruxelles ("où ça ? en Belgique ? ahhh bien"... mais on voit bien dans les yeux de certains qu'ils ne voient absolument pas où peut bien se trouver ce pays d'où je prétends venir). Attention à ne pas arriver avec ses gros sabots - droits de l'homme, main d'oeuvre haïtienne illégale, sont évidemment à bannir de ma présentation mais les portes s'ouvrent à la petite étrangère. Les interlocuteurs sont parfois loquaces, parfois prudents mais les infos se récoltent. Premier constant (qui sous-tend l'étude évidemment) : les règles existent mais elles ne sont pas respectées, personne ne le nie vraiment, certains en font même l'aveu un peu gênés, mais l'irrespect ne trouve aucune justification officielle. La main d'oeuvre haïtienne est abondante, surtout dans le secteur agricole et de la construction, non enregistrée officiellement, l'obtention de permis de travail est rare et le visa touristique, lorsqu'il est détenu, considéré comme suffisant par les autorités migratoire pour justifier du séjour dans le pays, du moins, tant qu'ils jugent bon de le tolérer. Celui-ci s'avère cependant souvent cher et difficile à obtenir tellement les démarches sont laborieuses. Résultat : illégalité et exploitation.

L'ambassade haïtienne que j'ai visitée aujourd'hui a retenu toute mon attention ... un lieu qui ressemble à ce que j'ai pu voir du pays : décrépi, vide, sans matériel adéquat et ce alors qu'une rue plus loin les bâtiments administratifs dominicains sont flambant neufs et le nouveau métro ultra moderne ! Les personnes qui m'ont reçue -à bras ouverts- étaient ultra aimables, désireuses de me fournir un maximum d'informations, pour l'essentiel des opinions et rien d'autre, car il n'existe rien, ni accord bilatéral en matière de migration, ni accord de coopération relatif à la mise à disposition de main d'oeuvre haïtienne au profit d'entreprises dominicaines, ni registre, ni statistique. L'officiel rencontré m'a même touchée par sa candeur lorsqu'il m'a dit ne pas comprendre pourquoi la RD se refusait à réguler la situation de ces travailleurs illégaux sur le territoire...

Affaire à suivre ! Retour à Dajabon prévu la semaine prochaine !

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